" Chaque idée naît avec sa forme. Je concrétise les idées au fur et à mesure qu'elles me viennent à l'esprit."
Artiste plasticienne et poète suisse, elle est issue d’une famille bourgeoise d’intellectuels. Dès son plus jeune âge, elle s’intéresse à la psychanalyse et note ses rêves, qui deviendront une des principales sources d’inspiration pour la création de ses oeuvres. Sa mère et sa grand-mère, suffragettes et féministes, soutiennent son désir d’indépendance. Elle commence à fréquenter des artistes suisses et en 1932 s’installe à Paris avec son amie Irène Zurkinden. En peu de temps, Oppenheim rencontre de nombreux artistes et des écrivains comme André Breton, Marcel Duchamp, Leonor Fini, Alberto Giacometti, Dora Maar, Man Ray, Kurt Seligmann et Toyen. Débordante de créativité, elle s’installe dans un studio et produit rapidement des dessins, des collages et des poèmes. Elle expérimente avec différents matériaux, dessine des croquis pour des sculptures, commence à peindre et à fabriquer ses premiers objets. De 1933 à 1936, elle expose à plusieurs reprises avec les surréalistes, à Paris, Copenhague, Londres et New York. Revenant à Bâle au cours de l’année 1937, elle exposera sa célèbre table à pattes d’oiseaux à la galerie Drouin-Leo Castelli, à Paris à l’invitation de Leonor Fini en 1939. Son séjour à Paris lui fera comprendre qu’elle doit travailler seule, loin de l’univers masculin, voire machiste des surréalistes. En 1982, Meret Oppenheim, 69 ans, est invitée à participer à la documenta 7, évènement organisé à Kassel tous les cinq ans. Artiste pluridisciplinaire, elle pratique la peinture mais également le collage, l’assemblage, la poésie et le design. Son art vaut comme une thérapie pour elle et lui permet de transcrire ses rêves et d’en livrer des interprétations. C’est d’ailleurs de ces derniers que l’artiste puise son inspiration pour créer, tantôt des objets anthropomorphiques, tantôt des collages qui explorent la féminité et le désir. L’artiste s’inspire de son quotidien, et des objets qui l’entourent. Elle réalise, ainsi, un savant mélange entre son intériorité et l’environnement dans lequel elle évolue. Elle se construit peu à peu et devient une figure féministe, indépendante, incarnant la liberté de l’artiste femme du XXe siècle.