Stanislao Lepri
Stanislao Lepri naît à Rome en 1905. Il appartient à une famille aristocratique conservatrice. Cet héritage familial le pousse à suivre le même parcours que ses ancêtres : faire carrière dans la diplomatie. Il devient consul d'Italie à Monaco, puis pendant un temps en Belgique. C'est précisément ce choix qui l'amène à rencontrer, sur une piste de danse de Monte Carlo, celle qui bouleversera sa vie : la très fascinante et enivrante Leonor Fini, qui l'encourage à peindre et à créer.
Très vite, il se positionne en tant qu'artiste inspiré du Surréalisme. Durant toute sa carrière artistique, il n'oubliera jamais qui l'a poussé à la création et gardera une admiration immense pour Leonor Fini, avec qui il s'installe à Paris, rue de Payenne, en 1946, tous les deux accompagnés d'une troisième personne : Constantin Jelenski. Cette même année, il quitte définitivement le monde politique et commence sa carrière d'artiste à l'âge de 37 ans. Il expose ses oeuvres dans les quatre coins du monde et travaille avec des grands noms du marché de l'art tels qu'Alexander IOlas ou Jean Charpentier.
Lorsqu'il crée, Stanislao Lepri puise son inspiration dans l'art du théâtre. Entre ambiance fantastique, monde onirique, visions macabres et spiritualité, son art se veut métaphysique, comme une invitation faite au spectateur à entrer dans ses visions et ses pensées personnelles. Tantôt mélancoliques, tantôt démoniaques, les créatures qui prennent forme sur ses toiles nous rappellent, non sans ironie, l'absurdité de la condition humaine. Sa personnalité est marquée par la dualité entre son héritage familial aristocratique et son train de vie parisienne d'artiste : en plus de ses pensées internes, Stanislao Lepri a à coeur de représenter et d'insister sur la distance qu'il met avec les contraintes du rang social dont il est issu. Son art est avant tout l'entrée dans un univers métaphysique très personnel qui nous transporte dans une autre dimension, la sienne.
D'un autre côté, il se consacre, comme sa partenaire de vie Leonor Fini, à la scénographique et à la création de costumes pour le théâtre : L'Armida à Florence pour le Maggio Fiorentino ou Voyage aux Etats de la Lune de Savinien de Cyrano de BErgerac sont parmi les pièces les plus emblématiques auxquelles il a apporté sa contribution pour la création des costumes. Au-delà de la narrativité apparente des tableaux se cachent des dissentions et c'est cette impossibilité qu'ont les différents éléments du tableau à coïncider qui questionne inlassablement le spectateur comme le ferait une histoire mythologique ou un rêve.
Stanislao Lepri décède en 1980 à Paris. Ses oeuvres font partie des collections des grands musées mondiaux : MoMA, Musée d'Art Moderne de Paris, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Galerie Nationale d'Art Moderne de Rome ...